
Faut-il refuser les compteurs communicants ?
La question sera posée demain à Stéphane Lhomme. Sa commune, en Gironde, a été la première à répondre oui.
Le collectif deux-sévrien anti-Linky et Europe Ecologie-Les Verts organisent demain soir un débat sur les compteurs dits « communicants » (Linky, Gazpar…).
Il sera animé par Stéphane Lhomme, conseiller municipal de Saint-Macaire, en Gironde. Cette commune a été la première en France à s'opposer officiellement, et à l'unanimité, à la pose ces compteurs.
Débat sur le thème « Faut-il refuser les compteurs communicants ? » organisé par le collectif 79 anti-linky et Europe Ecologie-Les Verts, vendredi 22 avril à 20 h au théâtre Jean-Richard, 202, avenue Saint-Jean-d'Angély.
Participez-vous souvent à des réunions-débats telles que celle organisée demain à Niort ?
Stéphane Lhomme : « En ce moment, ça n'arrête pas ! Nous recevons de nombreuses sollicitations sur ce dossier et on fait presque le tour de France ! Nous avons des demandes d'opposants, mais aussi de communes qui veulent savoir ce qu'il en est exactement. Nous apportons donc notre témoignage et une aide à la réflexion. C'est important ».
Qu'est ce qui vous vaut de telles sollicitations ?
« L'an dernier, nous avons été contactés par GrDF pour la pose de capteurs communicants sur notre commune. Nous avons travaillé sur la question durant de nombreux mois, en élargissant notre réflexion aux autres compteurs, Linky et eau. Nous avons fait une lettre aux habitants. Et en octobre, nous avons été le premier conseil municipal à s'opposer à ces trois types de compteurs en prenant trois délibérations. »
Outre que vous ayez été les premiers, en quoi cette décision a-t-elle été exemplaire ?
« Cette décision a été prise à l'unanimité par la majorité municipale de divers gauche et l'opposition de divers droite. Elle transcende les couleurs politiques. C'est un processus rare de réflexion et de prise de position éclairée et rationnelle. »
Pourquoi une telle opposition aux compteurs communicants ?
« Il y a d'abord le danger sanitaire avec une potentielle multiplication par trois des ondes avec trois nouveaux compteurs communicants. Il y a aussi la possible captation d'informations privées qui pourraient être utilisées à des fins commerciales ou policières. Mais ce n'est pas tout : il y a aussi un programme d'équipement qui nous tombe du ciel, décidé par une élite qui a imaginé que la population n'avait rien à dire. C'est donc aussi contre ce mépris face à la France réelle qu'il y a cette fronde. »
La municipalité de Niort estime qu'elle ne peut pas s'opposer à l'installation des compteurs Linky : elle invoque un contrat de concession avec ErDF et la loi relative à la transition énergétique (lire ci-contre notre question à Jérôme Baloge). Votre avis ?
« Il y a une controverse juridique et tout cela est subjectif. C'est très complexe et il y a des éléments contradictoires. Comme d'autres, le maire de Niort se cache derrière son petit doigt et se couche avant de jouer le match. Rien n'empêche de prendre une position contre ces compteurs et de se battre ensuite pour la faire respecter en se préparant à une bataille administrative et judiciaire. Ou alors, il faut dire très clairement que l'on est pour ! »
A ce jour en France, où en est l'opposition aux compteurs communicants ?
« 110 communes ont pris des délibérations en ce sens. Non seulement, ce nombre augmente, mais cette fronde, partie des petites communes, gagne des villes de plus en plus importantes. »
source:
http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux ... -!-2692070
